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Les Feuls

Distribution:

Butô/Clown/Théâtre : Sarah Nassar

Musique : David Lataillade

 

 

Les Feuls sont les êtres d’une tribu difficile à situer sur la carte géographique du monde. On ne sait pas exactement s’ils appartiennent à une légende ou au monde réel. On dit qu’on peut les reconnaître par leurs manières étranges de se mouvoir, et par leurs sons qui s’apparentent au feulement des animaux. Sous certains angles, les Feuls ressemblent aux êtres humains, ils ont des jambes et des pieds et parfois peuvent se tenir debout. Mais pas toujours. Si les Feuls par moment sont drôles,ils peuvent aussi faire peur ou rendre triste. La nature des Feuls est si changeante qu’ils sont difficiles à comprendre, à cerner. Si les Feuls étaient des êtres humains,on dirait d’eux qu’ils sont fous. Mais comme il n’est pas certain que les Feuls existent vraiment, alors on prend plaisir à les regarder en s’interrogeant.

« Le théâtre qui n’est dans rien mais se sert de tous les langages : gestes, sons, paroles, feu, cris, se retrouve exactement au point où l’esprit a besoin d’un langage pour produire ses manifestations. (…)  Il faut croire à un sens renouvelé par le théâtre, et où l’homme impavidement se rend le maître de ce qui n’est pas encore, et le fait naître. »

Antonin Artaud, Le théâtre et son double

 

Nous ne savons jamais ce qui va arriver. Nous créons un espace-temps où nous nous tenons au plus près du corps afin d'éveiller cette attention et cette sensibilité particulière qu’est la présence et que nous savons être le bon guide. Notre seule préoccupation est de vivre le plus intensément possible ce qui s’ouvre dans le présent. A ce moment là, qui danse et qui joue de la musique, qui fait silence, qui crie ? Ni moi, ni lui, ni eux, mais ce qui passe dans le courant : ça. C’est cette relation invisible entre les choses, entre les êtres qui nous portent et que nous cherchons à rendre visible. Tel est l’endroit de notre rencontre et le point d’ancrage de notre démarche. 

On pourrait se demander ce qui nous amène à puiser dans deux arts qui semblent si éloignés, si paradoxaux, le Butô et le Clown. Justement cela : le goût du paradoxe, ces mouvements contraires qui se rejoignent pour créer quelque chose de nouveau, d’assez inattendu pour nous surprendre et nous emmener au cœur de notre complexité. Chacun d’eux goûte à sa manière aux paradoxes intrinsèques du vivant, chacun d’eux joue des frontières poreuses entre le profane et le sacré, entre la vie et la mort, entre le tragique, l’absurde et le grotesque.

La musique agit comme un liant dans cette recherche, c’est elle d’une certaine manière qui brouille les cartes et qui unifie clown/théâtre et butô. Le danseur devient le danseur clown et comédien. La théâtralité prend corps avec la musique, devient une danse, l’absurdité devient grave, la lenteur devient rapide. La musique a aussi le rôle d’emmener plus loin les corps, les énergies qui sont en jeu. Le son devient un appui sur lequel se propulser, s’élancer, chuter, se décaler. L’intensité de la musique de David Lataillade porte loin les corps qui s’y joignent. Ça  n’est pas de la musique sur de la danse, pour de la danse, ça  n’est pas un accompagnement, c’est une énergie qui joue avec le corps jusqu’à ne plus savoir qui danse et qui joue de la musique, qui fait jouer qui.

 

Les Feuls affamés d’art cherchent lieux de résidences et de rencontres avec le public.

Si vous avez quelque chose de cet ordre à leur mettre sous la dent, contactez sans attendre :

melusine.diff@gmail.com

(Les Feuls peuvent se montrer doux et compréhensifs, on les apprivoise facilement avec une tendre proposition d’espaces dans lesquels ils pourront trouver leur liberté de jouer.)  

Crédit photo : Roland Ossart
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